▶️ Quel est le secret de l'action ?

Transition de vie

Rien de plus frustrant que de se sentir prêt·e à agir… et rester figé·e, paralysé·e par l’inaction.

Introduction

Rien de plus agaçant, frustrant, fatiguant, culpabilisant, que de se sentir animée par un projet, tout en étant figée, bloquée, paralysée, dans sa réalisation.

Ce sentiment de tourner en rond, d'analyser (excessivement) tous les scénarios possibles, de peser le pour et le contre, de procrastiner… et de ne pas avancer d'un iota.

Cette immobilité face aux choix, cette angoisse de l'action, nous la connaissons tous à différents degrés.

  • "Est-ce que je dois quitter mon job ?"

  • "Est-ce que je dois m'engager dans cette relation ?"

  • "Est-ce que je dois déménager ?"

Pour y répondre, et parce que ce sujet me passionne, j’ai assisté à la conférence de Charles Pépin sur Le secret de l’action.

L’occasion de livrer les pistes de sa réflexion ainsi que la mienne sur le sujet. 🌞

(oui Charles et moi avons désormais des réflexions communes sur certains sujets)



1. Le piège de la réflexion excessive

Il y a quelque chose d'étrange dans notre rapport à l'action.

On croit souvent que :

plus on réfléchit → plus on comprend → plus on sera capable d'agir avec justesse.

Alors que c’est tout l’inverse

C’est l’action qui est libératrice, même si elle comporte sa part d’erreur.

La réflexion ne nous libère pas de l'angoisse. Notre mal-être ne disparait pas uniquement par la compréhension de notre situation.

Car comprendre n'est pas agir.

👉🏼 Comprendre pourquoi tu hésites ne te fera pas nécessairement trancher.

👉🏼 Comprendre pourquoi tu procrastines ne te fera pas nécessairement bouger

La pensée se nourrit d'elle-même, indéfiniment.

Elle peut nous enfermer dans une boucle sans fin où chaque argument en appelle un autre, où chaque décision peut être contredite par de nouveaux arguments.

Des questions comme "Est-ce que ce travail me correspond ?" sont intranchables tant qu'on ne s'y engage pas concrètement.

Et pendant ce temps, la vie attend…



2. C'est notre pouvoir qui nous angoisse

Voici un paradoxe fascinant soulevé par Charles Pépin :

ce qui nous angoisse profondément, ce n'est pas notre manque de liberté, mais bien son trop-plein”.

Autrement dit, ce qui nous paralyse, c'est de ressentir pleinement notre liberté tout en étant incapables de nous mobiliser.

Par une forme d'auto-illusion, nous nous persuadons que c'est notre manque de liberté qui crée notre anxiété.

  • "Je ne peux pas faire autrement"

  • "Je n'ai pas le choix"

  • "C'est comme ça"

Alors que souvent, c'est l'inverse.

Notre paralysie vient de ce que nous avons trop de possibilités, et non l'inverse.

Ce n'est pas que je ne peux pas.
C'est que je peux trop.

On est alors tiraillés entre la peur d'agir et de regretter, ou celle de ne pas agir et de le regretter tout autant.

Un dilemme impossible, où l'immobilité devient notre seul refuge.

Elle nous donne l'illusion de ne pas choisir, alors qu'elle est en réalité un choix - celui de l'inaction.



3. Les obstacles au passage à l'action

Plusieurs obstacles nous empêchent de passer à l'action :

👉🏼 Le volontarisme

Cette croyance simpliste qui nous dit "quand on veut, on peut".

Et bien non. Dans notre vie, c'est la contingence qui règne - le monde est fait d’éventualités, de possibilités, qui font que les choses peuvent arriver ou non.

Alors non on ne peut pas toujours.

Même avec des intentions claires, et alignées, le réel ne se plie pas toujours à notre volonté. Pour la simple et bonne raison, que notre réalité est mouvante, imprévisible, et hors de notre zone de contrôle.

Comme le dit l’adage :

"L'enfer est pavé de bonnes intentions".


👉🏼 Le rationalisme excessif

La survalorisation de la réflexion au détriment de l'action.

Nous l’avons vu la réflexion peut devenir un véritable piège car si l'on se contente de penser, on ne pourra jamais trancher.

Il devient alors nécessaire de développer une sagesse sceptique qui consiste à accepter le doute comme partie intégrante de notre processus décisionnel. Et par le doute, le risque d’erreur, de recentrage, d’ajustement.


👉🏼 Le perfectionnisme

Cette attente d'être parfaitement préparé avant d'agir.

Il crée un cercle vicieux :

Moins j'agis, plus j'angoisse, et plus j'angoisse, moins j'agis.

Et ainsi de suite, jusqu'à l'immobilité totale.

Il faut donc accepter de lâcher prise, en essayant d’avoir prise sur ce qui nous est accessible. Et laisser au reste, encore une fois, sa part de mystère et d’inconnu.


4. Agir en consentant à l’incertitude

Descartes affirme que l'irrésolution est le pire des maux.

Pour agir malgré l’absence de capacité à trancher, il faut consentir à l'incertitude.

👉🏼Autrement dit, accepter que notre décision pourrait être mauvaise.

Par essence, toute décision véritable comporte ce risque ; sinon, il s'agirait simplement d'un choix, et non d'une décision

Le doute quant au résultat de nos actions ne devrait pas être un argument contre l'action elle-même.

Il faut aussi désapprendre cette idée que nous serons récompensés uniquement si le résultat est bon. L'action a une valeur intrinsèque, indépendamment de son issue.

Le véritable échec ne consiste pas à prendre la mauvais décision, mais plutôt à ne jamais oser se confronter l'échec.


5. Action et chance

Dans "L'éloge de la chance" de Philippe Gabilliet, l'auteur observe que certaines personnes semblent avoir de la chance régulièrement, contrairement à d'autres qui n'en ont qu'occasionnellement.

Cette "chance" récurrente n'est en réalité que la conséquence positive d'une attitude d'action plus fréquente.

Ces personnes la provoquent, la recherchent.

Agir, c'est donc aller à la rencontre de ce réel.

👉🏼 Crois en ton action comme étant bien meilleure que l'inaction.

Tu ne sais pas ce qu'il va se passer certes, on est d’accord la dessus.

Mais tu vas au moins te mettre en mouvement pour découvrir ce qui peut advenir



Conclusion : quel est le secret de l'action ?

Il réside dans l'action elle-même, mais aussi dans notre capacité à ajuster notre trajectoire en cours de route en nous écoutant, plutôt qu'en nous entêtant.

Les situations qui évoluent favorablement sont généralement celles où nous avons commencé à agir, puis avons rectifié le tir.

La réussite du premier coup est rare, voire illusoire.

👉🏼 Le véritable secret c’est donc l'improvisation - non pas l’absence de préparation, mais la capacité à réagir aux imprévus.

Nous nous préparons finalement à improviser face à un réel imprévisible.


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