🤔 L'émotion n'est jamais le problème

Emotions

Emus pour un rien, jamais pour rien

Introduction

Cette semaine, et comme la semaine prochaine, je te parle d’émotions.

  • Ce soir, un sujet qui nous concerne toutes : la légitimité de nos émotions dans un monde qui nous pousse souvent à les minimiser.

  • Dimanche prochain, on explorera le traitement mental de nos émotions, qui est le véritable problème. J'y détaillerai les mécanismes qui se mettent en place après l'émotion initiale et comment nous créons souvent une "surchauffe" émotionnelle par notre façon de traiter ces réactions.


1. Émus pour un rien, jamais pour rien

“Je m'énerve pour rien”,

“Je stresse sans raison”,

“Je pleure trop facilement”...

Ces phrases te sont-elles familières ?

Nous sommes nombreuses à croire que nous réagissons “trop”, “pour rien” qui plus est. Mais une émotion ne naît jamais de nulle part - elle est toujours déclenchée par un événement extérieur qui, parfois même d’apparence minime, fait écho en nous.

Enfant, on leur laissait toute la place, sans filtres. Mais en grandissant, on a peu à peu instauré une forme de dictature intérieure jugeant nos émotions comme légitimes ou non.

Une échelle du stress a même été créée, nous expliquant qu'une anxiété lors d'un divorce ou d’un déménagement est "normale". Tandis que l'anxiété ressentie lors de situations quotidiennes comme la prise de parole en réunion, l’expression d’un désaccord, elle, serait "disproportionnée" ou "irrationnelle".

Nous voilà donc à épier nos états d'âme pour déterminer :

  • Si nos peurs ont le droit d'exister

  • Si nos colères sont légitimes

  • Si nos moments de tristesse sont justifiés



2. Petit rappel des émotions “primaires”

À l'origine, nos émotions se regroupent en quatre grandes familles, traitées instinctivement par notre cerveau :

  • La joie, perçue comme positive, agréable

  • La peur, la colère et la tristesse, perçues comme "négatives" car elles déclenchent en nous des réactions de survie, qu’on adopte selon notre mémoire autobiographie et nos expériences vécues

    • La peur déclenche la fuite

    • La colère, la lutte.

    • La tristesse, le repli sur soi.


Les taire les imprime dans notre être et nos comportements, d'où elles s'exprimeront tôt ou tard, avec d'autant plus de violence qu'elles ont été retenues.

Mais pour autant, aucune de ces réactions ne nous permet de gérer durablement ces émotions : on peut pas fuir dès qu’on a peur ou lutter dès qu’on est en colère.

Cela peut finir par affecter notre santé mentale voir physique en tombant malade. L’enjeu consiste donc à vivre en paix avec ses émotions, en les reconnaissant pour ce qu’elles sont : un signal d’alerte.


3. Les émotions : de précieux messagers

Imaginons ensemble : lorsque vous touchez une flamme, la douleur qui s'ensuit vous informe sur la nature "dangereuse" du feu.

La douleur n'est pas un problème en soit - c'est un système d'alerte qui vous protège !

Nos émotions fonctionnent exactement de la même façon.

Elles constituent un système d'alarme interne sophistiqué qui nous transmet des informations précieuses sur nos valeurs, nos limites et nos besoins fondamentaux

  • si le besoin est comblé : nous ressentons alors des émotions agréables comme la joie ou l'apaisement.

  • si le besoin est en déficit : des émotions déplaisantes comme la colère, la tristesse ou la peur se manifestent.


Chaque émotion est porteuse d'un message spécifique :
  • La colère vous informe sur votre territoire, vos limites et vos valeurs. Elle vous invite à prendre votre place et à vous faire respecter.

  • La tristesse est liée au manque et à la nécessité d'un renoncement. Elle vous permet de digérer et de tourner la page.

  • La peur vous met en garde contre un danger potentiel et vous signale une zone inconnue à explorer avec prudence.


Comment reconsidérer vos émotions ?

  1. Arrêtez de vous juger. La prochaine fois qu'une émotion surgit, accepter sa présence et observez-la avec curiosité plutôt qu'avec jugement.

  2. Posez-vous la question : "Quel message important cette émotion tente-t-elle de me transmettre ?"

  3. Identifiez le besoin sous-jacent. Derrière chaque émotion se cache un besoin légitime qui demande à être reconnu. Quel est-il ?

Apprendre à reconnaître vos émotions, c'est comme apprendre une nouvelle langue : ça demande de l'écoute et de la pratique.

Plus vous deviendrez à l’aise dans cette langue, plus vous pourrez comprendre les messages essentiels qu'elle vous transmet.

On a maintenant compris la théorie, l’approche “intellectuelle” des émotions.

La suite, sur le comment sortir de la surchauffe mentale, la semaine prochaine 🌞