Le couple parfait existe-t-il vraiment ?

Les relations

Notre imaginaire s’est nourri de nombreux fantasmes pour dresser ce que doit être un couple : mais est-ce seulement possible ?

Introduction

On a grandi avec l’idée qu’un couple “idéal” existait. Les contes de fées, les comédies romantiques, Instagram… tout semble nous vendre un modèle où l’amour est simple, fluide, évident.

Puis, on vit des relations. On prend des claques, on apprend, et on en arrive à cette conclusion : “Je veux une relation saine et équilibrée.”

Mais au fond, c’est quoi un couple sain ? Un couple équilibré, ça veut dire quoi exactement ? Et surtout… est-ce que ça existe vraiment ?

Est-ce que c’est un couple où les deux partenaires se respectent, où il n’y a pas de rapport de pouvoir, parce que s’il y a domination, il n’y a plus d’amour ?

Ou encore, une relation où les failles et travers de chacun n’affectent pas le quotidien, parce qu’ils savent les “gérer” ?

Et un couple équilibré, c’est quoi ?

C’est quand les deux s’aiment de la même manière, avec la même intensité ?

Ou bien, cela signifie-t-il qu’ils sont émotionnellement indépendants, capables de traverser les hauts et les bas sans s’en sentir chamboulés ?

Et quand bien même, on s’accorde sur une définition…

Est-ce que ça existe vraiment ?


  1. De l’imaginaire à la réalité

Pour dissiper tout malentendu dès le départ : EVIDEMENT, que je suis pour que tout un chacun trouve un ou une partenaire respectueux.se, bienveillant.e, à l’écoute, communiquant.e et idéalement déjà conscient.e de ses propres parts d’ombres (et alors si il, ou elle, a fait un coaching, on est sur un 10/10).

Pour autant, ce que je cherche à désacraliser ici c’est le fantasme de la relation harmonieuse. Sage. Sans remous. Parce que le couple ce n’est pas ça. C’est du mouvement, de l’agitation, de l’inconfort parfois, mais aussi beaucoup de joie.


  1. Un équilibre par essence déséquilibré

Si l’on en croit la chercheuse Brené Brown, un couple n’est jamais sur une implication émotionnelle équilibrée à 50/50. Parfois, c’est du 40/60. D’autres fois, du 30/70.

Mais il arrive même que ce soit du 30/30. Ces moments où chacun est vidé, préoccupé, et où l’énergie et la dynamique du couple s’en ressentent. Où l’on se sent à court de ressources, d’attention, d’élan.

Alors, on fait quoi dans ces moments-là ? On jette tout ? On décrète que l’amour ne fonctionne plus parce qu’il vacille ?

Non. On en parle. On se met autour de la table, et on cherche un terrain d’entente, un cap commun ou un horizon dans lequel il sera possible de retrouver de la stabilité.

Parce qu’en réalité, l’équilibre en amour n’est pas une ligne droite. C’est une danse, un mouvement constant. Et c’est cette capacité à se réajuster, à se soutenir tour à tour, qui fait la force du lien.


  1. L’équilibre en mouvement

Un couple, comme la mer c’est des vagues, des marées, des tempêtes et des accalmies.

Je pourrai vous dire que ce changement dépend des grandes périodes de vie mais la mouvance n’est pas toujours rationalisée et peut se manifester selon les mois, les semaines, parfois mêmes les jours.

Aspirer à un équilibre parfait dans le couple reviendrait donc à désirer un bien être si fugace, qu’il vous rendrait pour sûr malheureux.

Mon histoire personnelle en est une illustration. Avec mon copain, la dynamique a longtemps été la même : à nos débuts, il était plus en demande, plus investi émotionnellement et donc plus en insécurité. Moi, de mon côté, j’étais plus détachée, mais aussi plus “sereine” d’une certaine manière.

Puis, sans raison apparente, les rôles se sont inversés. C’est lui qui est devenu plus stable, plus confiant. Et moi, qui pensai être à l’abri, j’ai découvert ce que c’était que de ressentir l’insécurité amoureuse.


Est-ce que ça a été un problème ? Non.

Est-ce que c’est arrivé de nouveau ? Oui, des dizaines de fois. Mais on a appris à exprimer naturellement ces moments où l’un et/ou l’autre se sent un peu lésé.

On a compris que le couple n’était pas un état figé, mais en mouvement permanent. Et que pour le vivre sereinement, il valait mieux suivre le flow.


  1. L’équilibre mais en quelle langue ?

Autre piège : croire que l’autre doit nous aimer comme on l’attend.

Gary Chapman en parle très bien dans Les langages de l’amour : on n’exprime pas tous notre amour de la même manière.

Certains offrent des cadeaux, d’autres ont besoin de mots, de toucher, de moments de qualité… Et si nos langages diffèrent, on peut vite avoir l’impression que l’autre ne nous aime pas “assez” ou “comme il faut”. On interprète les sonorités qu’on ne comprend pas, on tire des conclusions hâtives. On en déduit qu’il y a un problème.

Moralité ? Parlez-en. Traduisez votre amour dans la langue de l’autre. Cherchez à vous faire comprendre. Quand tu saisis le mode de communication de l’autre, tu cesses d’interpréter tous ses comportements par tes filtres personnels. Et tu deviens plus conscient des attentions de l’autre.

Et sinon, pour vraiment s’assurer de ne pas interpréter les choses : on peut toujours développer de l’indépendance émotionnelle non ?


  1. L’indépendance émotionnelle

Un concept plus qu’à la mode en ce moment : un couple équilibré serait un couple où chacun est émotionnellement indépendant. Comme si l’amour idéal était un amour détaché, sans impact.

Charles Pépin le dit bien : c’est un leurre.

Qui veut d’un amour où l’autre pourrait partir du jour au lendemain sans que ça ne fasse ni chaud ni froid ?

Selon moi, l’insécurité il faut l’embrasser, et non chercher à la faire disparaitre. Ce n’est pas un bug, c’est une preuve. Une preuve qu’on ressent, qu’on aime, qu’on est humain.

Et il faut en parler : on en a souvent honte parce qu’on a l’impression qu’elle dit quelque chose de nous. Qu’elle révèle une fragilité, une incapacité à faire si l’autre n’est pas là pour nous soutenir.

Dis autrement, ça soulève la question de la vulnérabilité.

La vulnérabilité est le terreau de l'amour, de l'intimité, de la joie, du courage, de l'empathie et de la créativité. De l’authenticité aussi : qui peut se dire authentique s’il refuse de se montrer vulnérable ?

S’autoriser à être vulnérable, c’est s’autoriser à être pleinement soi, sans masque, sans armure. Et c’est offrir à l’autre la possibilité d’en faire autant.

Alors si je devais vous donner un conseil, ce serait d’oser la vulnérabilité. Oser dire quand quelque chose vous touche, quand une peur vous traverse, quand un besoin se fait sentir. Parce que c’est en se montrant sans filtre à l’autre, qu’on développe une sécurité intérieure profonde en son couple.


En résumé : un couple qui va bien, c’est…

💡 Un couple en mouvement : ne rien prendre pour acquis car rien n’est figé, tout peut évoluer

💡 Un couple qui communique : cherchez à vous faire comprendre et à comprendre l’autre. Sans échange, rien n’est possible.

💡 Un couple où la vulnérabilité est acceptée : être fort, c’est aussi savoir dire quand ça ne va pas, quand on se sent insécurisé, fragile, triste, honteux…

Finalement, le couple “idéal”, ce n’est pas celui qui ne connaît aucun déséquilibre. C’est celui où l’on se sent libre d’être soi, avec ses forces, failles, hauts et nos bas.

Alors, plutôt que de chercher la relation parfaite… si on apprenait à aimer avec nos imperfections ?

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