Bref 2 : plus qu’une suite, une leçon de vie

Reflexion sur la vie

Si tu n’as pas encore regardé Bref. 2, fonce.

Et même si tu n’as pas vu la première saison. Parce qu’au-delà du plaisir de retrouver l’intelligence de Kyan et Navo (dans les plans, le rythme, l’humour, et j’en passe), Bref 2 n’est pas juste une suite.

C’est un miroir de nos évolutions, de nos remises en question, de nos contradictions, et de cette fameuse quête de sens qui nous obsède tous un peu.

  1. Nos maux viennent toujours de nos parents

Parle moi de ton enfance, je te dirai qui tu es” pourrait être la nouvelle bannière des psychothérapeutes.

Selon Boris Cyrulnik, tout se joue dans les “inter-actions précoces” : ces premières années de notre vie qui doivent nous apporter une certaine sécurité intérieure pour affronter la vie. Plus on a été aimé et regardé, et plus la confiance en ses choix, en ses facultés personnelles sera grande.

La psychanalyste Anne Dufourmontelle confirme et ajoute que “le manque de confiance en soi n’existe pas”. Ecoutant les paroles de ses patients, elle lit dans la difficulté à se lancer, à prendre des risques, la conséquence d’une absence de sécurité intérieure dans l’enfance.

Et s’il y a bien une personne dont la sécurité intérieure est solide, c’est bien Navo (co-auteur de Bref). Il a été élevé par une mère qui le valorisait énormément, lui disant qu’il était beau, fort, intelligent et qu’une vie extraordinaire l’attendait. Education qui l’a amené à se construire une confiance en lui intarissable, de l’auto-détermination très jeune (il a quitte l’école à 16 ans), et un non besoin de se conformer aux attentes des autres pour être aimé.

Pour faire le lien avec la série, Kyan se rend compte qu’il agit comme un connard toxique, en grande partie à cause du manque d’attention et de bienveillance reçu dans l’enfance de la part de son père. Même chose pour son frère, qui réalise que ses comportements égoïstes, voire humiliants, sont le reflet d’un besoin inconscient de briller aux yeux du paternel.

D’ou l’expression, "Il faut tuer le père."

Non pas au sens littéral, évidemment, mais dans le travail de reconstruction que chacun doit faire pour s’émanciper des schémas hérités. Comprendre d’où viennent nos blessures, c’est déjà commencer à s’en libérer.


  1. Ne pas choisir, c’est passer à côté de sa vie

Quitte à te “tromper” (si tant est qu’il y ai des bonnes et mauvaises options), CHOISIS. Si on considère le choix comme une variable conditionnant ta vie, le non choix est un choix. Sauf que n’étant pas, par nature “choisi”, il sera nécessairement “subi”.

Bref 2 illustre cette idée avec le personnage du jeune Kyan, incapable de décider ou d’affirmer une préférence entre plusieurs cartes. Il finit donc avec la dernière carte, à savoir, une danseuse, qui fait de lui l’objet de moqueries. Anodin ? Pas tant que ça. Parce qu’à grande échelle, cette incapacité à décider peut t’amener à passer complètement à côté de ta vie.

La capacité à choisir, même pour les petites choses du quotidien, est la première étape pour devenir pleinement acteur·rice de ton destin.
Donc demande-toi dès à présent : si tu devais choisir une image ou un objet, qu’est-ce que tu choisirai toi, et pourquoi ?



  1. Notes pour plus tard : s’écouter avant qu’il ne soit trop tard

Ne pas faire de choix, c’est aussi prendre le risque de rester statique. De s’embourber, lentement mais sûrement, dans une situation professionnelle, relationnelle ou personnelle qui ne nous convient pas.

Dans Bref 2, cette idée est illustrée par Jean-Jacques, ce personnage qui avait juste “besoin de s’asseoir 30 secondes” et qui, finalement, est resté assis 20 ans. L’image est caricaturale, certes, mais pose une question inconfortable : n’avez-vous pas, dans votre entourage, quelqu’un qui vit exactement ça ? Ou peut-être… est-ce vous ?

Quelqu’un qui aurait choisi un job dans la continuité des études. Qui pensait y rester 2 ans histoire de, avant de se pencher sur ce qu’il souhaite faire. Et puis la perspective de monter en grade, toucher l’augmentation associée, l’a amené à y rester 3 ans de plus. Et puis au bout de 5 ans, le salaire est bon, le statut valorisant, l’idée de tout plaquer devient impensable. Alors on continue.

Et en amour ? Même mécanique. On reste ensemble parce que c’est confortable. Parce que ce n’est pas catastrophique, même si ce n’est pas transcendant. Alors, pour redonner un semblant de dynamique, on prend de grandes décisions : et si on emménageait ensemble ? Et si on se mariait ? Faisons un enfant ! Un deuxième ? Et chaque engagement devient une ancre supplémentaire qui rend la sortie plus complexe, plus coûteuse.

Et puis un jour, on se réveille. 20 ans ont passé. Le job nous étouffe, la relation nous éteint. Mais on a construit une vie autour, et des responsabilités qui semblent empêcher tout changement. Alors comment faire marche arrière ?

La vérité, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour changer. Mais plus on attend, plus c’est difficile. Alors, petit conseil : écoutez votre petite voix. Celle qui sait déjà ce qui est bon pour vous, avant que la peur ne prenne toute la place.


  1. Pour qui fais-tu tes choix ?

Dans Bref, Kyan se retrouve coincé entre ce qu’il veut être et ce qu’il pense devoir être. Un job stable, une relation sérieuse, une vie “rangée”... Les mêmes préoccupations que nous rencontrons tous aujourd’hui.

Ça soulève une question essentielle : jusqu’à quel point sommes-nous réellement libres et auto-déterminé dans nos choix ? À quel moment décide-t-on en pleine conscience, pour nous, et non pour satisfaire nos proches, répondre aux attentes sociales ou coller à une norme rassurante ? Est-ce qu’on construit notre vie selon nos désirs profonds, ou est-ce qu’on se laisse porter par la pression du « faire ce qu’il faut » ?

La série nous rappelle une chose cruciale : vivre selon les attentes des autres, c’est risquer de passer à côté de soi-même.

Alors, prenez un instant. Posez-vous la vraie question : vos choix sont-ils vraiment les vôtres ?

  1. La vie est cyclique, tu ne seras jamais vraiment arrivé

Là où le premier Bref. capturait la vie d’un mec perdu dans sa vingtaine, Bref. 2 met en lumière une réalité bien plus universelle sur différentes périodes de vie : on avance, on grandit, on fait des thérapies, des choix, des erreurs… et pourtant, la vie nous ramène toujours à des phases de doute, de désillusion, d’épreuves qui nous donnent l’impression de repartir de zéro.

Sauf qu’en réalité, ce n’est jamais un vrai retour en arrière. On évolue, on apprend, on comprend mieux ce qu’on veut (et surtout ce qu’on ne veut plus).

Ca ne veut pas dire qu’il faut vivre en anticipant et appréhendant le prochain choc (comme l’arrivée de l’enfant à la fin de la série), ou que quoi qu’il arrive tu reviendras à la case départ. Mais plutôt, se rappeler, en plein cœur de la tourmente hivernale, que le printemps, avec sa douceur et ses promesses de renouveau, n’est jamais bien loin.


  1. Vieillir, ce n’est pas perdre, c’est gagné

On a tendance à avoir peur à l’idée de vieillir, comme si chaque année supplémentaire nous éloignait de quelque chose — de notre jeunesse, de nos opportunités, de notre liberté. Mais quand on écoute ceux qui ont déjà pris de l’avance sur le chemin, le constat est souvent le même : on se sent bien mieux à 40 ans qu’à 20, et sans doute encore plus aligné à 50 qu’à 40.

J’aime bien voir ça comme un oignon : au fil des années, on enlève des couches. On se défait des injonctions, des peurs, des attentes extérieures. On laisse tomber les rôles qu’on croyait devoir jouer. Et ce qu’il reste, c’est nous. Plus authentiques, plus apaisés, plus libres.

Dans Bref 2, le moment où Kyan se sent le plus lui-même, c’est à 40 ans (cf. la discussion avec ses différents lui de 20, 25, 30, 35 ans). Parce qu’avec le temps, il a déconstruit les croyances qui lui empoisonnaient la vie, appris à mettre son ego à sa juste place, compris que la vulnérabilité et l’erreur ne sont pas des failles, mais des forces.

Vieillir, ce n’est pas perdre du temps. C’est gagner en clarté, en sérénité, et en liberté.


  1. L’humour, pour dédramatiser

La série nous rappelle qu’avec un peu d’autodérision, on peut tout affronter. Que nos galères, nos doutes et nos contradictions, aussi uniques nous semblent-ils, résonnent en réalité chez tout le monde. Parce qu’au fond, on est tous traversés par les mêmes peurs : l’échec, le regard des autres, le besoin d’amour, de sécurité, de reconnaissance. Et c’est justement ce qui nous rend profondément humains.

Bref 2 est une vraie réflexion sur ce que signifie être un "adulte" imparfait… et peut-être que, finalement, être adulte, c’est juste accepter de ne jamais l’être complètement.

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